Jonathan Lamarche - Photographies

Après être passé par la case dictionnaire, les différents termes techniques sont supposés maitrisés. Si doute il y a, il est toujours possible de s'y reporter de nouveau.

La photographie se pratique avec trois réglages de base, un trinôme photographique : l'ouverture, la sensibilité, et le temps de pose. Ce tutoriel peut se mettre en œuvre sur tout type de reflex, mais ne dispense pas d'une lecture assidue du manuel d'utilisation de votre boitier. Les deux supports sont complémentaires.


L'ouverture



L'essentiel


L'ouverture du diaphragme de l'appareil photo est représentée par des chiffres du type "f/4.0". Plus le chiffre est petit, et plus l'ouverture est grande. La première conséquence d'une grande ouverture est que la lumière pénétrera en plus grande quantité dans l'appareil photo durant un même laps de temps.


De cette ouverture va résulter la profondeur de champ. Plus l'ouverture est grande (et donc le chiffre suivant "f/" petit), et plus la profondeur de champ est restreinte. Il convient donc de trouver le bon compromis entre lumière entrante et profondeur de champ.


Pour aller plus loin


Un capteur d'appareil photo numérique n'est que très rarement parfaitement propre. Plus l'ouverture est faible (i.e. le "X" de "f/X" est grand"), et plus les poussières sur le capteur seront visibles à la prise de vue. Des tâches apparaitront sur certaines des photos, toujours à la même place, à cause de ces poussières. Avec beaucoup de précaution et un matériel spécifique, un capteur peut se nettoyer. Mais prudence, cette opération n'est pas anodine.


Nous pourrions croire au premier abord que le piqué pourrait être le plus grand quand la profondeur de champ est maximale, et donc en fermant le diaphragme au maximum. Ce n'est pas le cas. La qualité optique pure d'un objectif varie en fonction de l'ouverture, et se maximise généralement entre f/5.6 et f/11.


L'ouverture est parfois abusivement appelé "focale" par certains, du fait de cette lettre "f", et de la notation de type "f/4". Il y a bien un lien. Notons "D" le diamètre de l'ouverture créée par le diaphragme, et f la focale. Ce diamètre s'exprime en proportion de la focale selon la formule suivante : "D = f/4" lorsque l'on règle l'objectif à une ouverture de f/4. Cela illustre bien qu'ouverture et focale sont deux termes signifiant des choses différentes à ne pas confondre.


Quand il est question de l’ouverture d’un objectif, il est fait référence à son ouverture maximale. Par exemple, le Canon 50 mm ouvrant à f/1.8 pourra ouvrir au maximum à f/1.8, et au minimum à f/22. On dit, par facilité, que "le Canon 50mm f/1.8 ouvre à 1.8".


Un zoom est dit « à ouverture constante » si son ouverture maximale est constante sur toute la plage de focale. Par exemple, le Canon 24-70mm f/2.8 a une ouverture maximale de f/2.8 à 24mm, et de f/2.8 à 70mm.Sinon, un zoom peut avoir une ouverture maximale qui varie au fil de la focale. Par exemple, le Canon 18-55mm f/3.5-5.6 a une ouverture maximale de f/3.5 à 18mm, et de f/5.6 à 55mm.


La profondeur de champ permet d’isoler un sujet, en floutant ce qui l’entoure. Toutefois, sur de (trop) nombreux compacts ou bridges, modifier l’ouverture ne changera rien sur ce point, l’ensemble de la photo restant nette ou presque. La petite taille du capteur est en cause, il ne sera pas possible de jouer sur ce paramètre avec un tel matériel.


L’ouverture augmente selon un certain pas lorsque l'on tourne la roulette correspondante. Pour passer d’une valeur usuelle d'ouverture, à une autre, il convient soit de multiplier, soit de diviser par √2 (soit environ 1.4). Les chiffres usuels des ouvertures sont les suivants : f/1, f/1.4, f/2, f/2.8, f/4, f/5.6, f/8, f/11, f/16, f/22, f/32. Mathématiquement parlant, il s’agit d’une suite géométrique de raison √2 et de premier terme f/1. Entre chacune de ces ouvertures, la quantité de lumière reçue varie selon un facteur 2 (et non pas un facteur √2). Le capteur reçoit deux fois moins de lumière à f/4 qu’à f/2.8, si tous les autres paramètres sont constants. Il s’agit d’une différence de 1EV (Exposure Value). Dès lors, vous comprendrez aisément les manuels ordonnant de surexposer de 1EV (+1EV), ou sous exposer de 1EV (-1EV).


Les reflex numériques permettent de gérer la surexposition ou sous exposition avec un pas de 1/3EV. Cela se retrouve dans les ouvertures intermédiaires d’un objectif.. Par exemple, entre f/2 et f/2.8, un reflex propose les ouvertures f/2.2 et f/2.5. La traduction française d’ « Exposure Value » (EV) est « Indice de Lumination » (IL). Il est possible de faire varier les autres paramètres pour gagner ou perdre 1EV. Tous les autres paramètres étant constants, doubler la sensibilité permet d’obtenir un réglage à +1EV.


La sensibilité


L'essentiel


Il s'agit du réglage des "ISO" sur les numériques, qui correspondent à peu près aux "ASA" sur les pellicules argentiques. Plus la sensibilité est élevée, et plus le capteur sera sensible à la lumière reçue. La contrepartie, c'est qu'une haute sensibilité implique plus de bruit (pixels colorées non désirées) sur les photos.


Pour aller plus loin


Tous les autres paramètres étant constants, doubler la sensibilité permet également d’obtenir un réglage à +1EV.


La gestion du bruit dépend beaucoup du boitier utilisé. Certains sont plus forts ou plus faibles dans ce domaine.


Le temps de pose


L'essentiel


Il s'agit du temps pendant lequel l'obturateur va rester ouvert, et donc durant lequel le capteur sera marqué par la lumière. Ce temps est généralement très court, de l'ordre de quelques centièmes de secondes.


Pour aller plus loin


La « pose B » est déclenchée à l’appui sur le déclencheur, avec un obturateur restant ouvert jusqu’à ce que l’appui sur le déclencheur se relâche. Ce mode est employé pour des temps de pose longs, de l'ordre de plusieurs dizaines de secondes. L'abus, communément utilisé et admis consiste à assimiler à une « pose B » une pose qui débute au premier appui, et s'arrête au second appui.


Un obstacle aux poses longues de nuit peut être la pollution lumineuse. Les éclairages urbains n’éclairent pas que le sol, mais également les cieux. Plus on est proche des villes, et plus cette pollution est visible. On la repère particulièrement par temps couvert, les nuages au dessus de nos cités étant éclairés, généralement par une teinte orangée.


Augmenter le temps de pose va augmenter le bruit numérique apparaissant sur la photographie finale.


Tous les autres paramètres étant constants, doubler le temps de pose permet également d’obtenir un réglage à +1EV.


Conclusion


L’équilibre entre ces trois paramètres s’effectue soit à l’œil avec de l’expérience, soit grâce à la cellule de l’appareil photo qui va indiquer avant la prise de vue si les réglages adoptés donneront une photo bien exposé, trop claire, ou trop sombre. Ainsi, le photographe pourra ajuster ces éléments pour obtenir le cliché souhaité.


La cellule de mesure peut se tromper, comme par exemple pour la prise de paysages enneigés, où il convient de surexposer par rapport aux indications qu’elle renvoie.